Le facteur Rh (aussi appelé antigène D) est une protéine qui peut être absente ou présente à la surface des globules rouges. Elle est présente chez tous les macaques Rhésus, d’où elle tire le nom Rh. Elle est également présente chez la plupart des gens, quoique certains ne l’aient pas. La présence du facteur Rh (rhésus positif) ou l’absence (facteur négatif) chez une personne dépend des gènes dont elle a hérité de ses parents. Si l’un des deux parents porte le gène, l’enfant pourra être positif ou négatif. Si les deux parents sont négatifs, alors l’enfant le sera également. Le facteur Rhésus de toutes les femmes enceintes sera vérifié lors d’une analyse sanguine de routine tôt dans la grossesse. De nouvelles analyses permettent de déterminer la présence du facteur Rhésus chez le fœtus en mesurant le taux d’ADN fœtal libre dans le sang de la mère. Le recours à ce type d’analyse est de plus en plus fréquent.
Des problèmes peuvent survenir si le facteur Rh de la mère est négatif et celui de l’enfant est positif. Étant donné que la mère ne porte pas cette protéine spécifique dans son corps, son système immunitaire la percevra comme une substance étrangère et possiblement nuisible. Une fois que le corps de la mère est exposé à du sang qui contient le facteur Rh (lorsque les cellules du fœtus circulent dans son corps durant la grossesse ou lors de l’accouchement), son corps produira des anticorps pour « attaquer » la protéine Rhésus. À ce moment, on dit qu’elle est « sensibilisée au facteur Rh ». Dans la plupart des cas, la mère ne sera pas sensibilisée avant l’accouchement lorsqu’il s’agit de sa première grossesse. Ce sont les grossesses subséquentes qui peuvent devenir préoccupantes.
Les anticorps d’une mère sensibilisée au facteur Rh peuvent traverser le placenta et s’infiltrer dans le sang du fœtus. Ces anticorps détruisent certains globules rouges du bébé et provoquent l’anémie fœtale, soit la maladie Rh. Puisque le travail des globules rouges consiste à transporter l’oxygène dans le corps, la maladie Rh est une affection assez grave.
Si vous êtes Rh négatif et ne portez pas encore les anticorps contre le facteur Rh, vous recevrez une injection d’immunoglobuline anti-Rh (aussi appelée RhoGAMMC, WinRhoMC ou immunoglobuline anti-D) vers la 28e semaine de grossesse. Dans 99 % des cas, l’injection permet d’empêcher le corps de la mère de produire des anticorps contre le facteur Rh du bébé. Il est également possible que vous deviez recevoir une injection d’immunoglobuline anti-Rh si vous avez des saignements vaginaux pendant la grossesse ou si vous avez besoin qu’on procède à une amniocentèse. Si l’on découvre que votre bébé est Rh positif, vous recevrez une autre injection d’immunoglobuline anti-Rh dans les 72 heures suivant l’accouchement. De plus, si vous êtes Rh négative, on peut évaluer le facteur Rhésus du père de votre bébé; s’il est également Rh négatif, vous n’aurez pas besoin de recevoir le traitement. Enfin, si l’analyse du taux d’ADN fœtal libre présent dans votre sang confirme que votre bébé est aussi Rh négatif, vous n’aurez pas besoin du traitement.
Si vous êtes sensibilisée au facteur Rh (c’est-à-dire que vous avez formé les anticorps), il sera nécessaire d’examiner régulièrement le bébé pendant la grossesse afin de vérifier les effets de la maladie de Rh sur votre enfant. Certains bébés n’ont besoin d’aucun traitement; par contre, lorsque le bébé souffre des effets de la maladie de Rh, il est parfois recommandé de procéder à un accouchement prématuré. Dans les cas les plus graves, si le bébé n’est pas suffisamment âgé pour qu’on provoque un accouchement, il recevra une transfusion sanguine alors qu’il se trouve toujours dans l’utérus; ces cas sont cependant très rares.