Les répercussions de la consommation de tabac, d’alcool ou d’autres substances psychoactives sur la fertilité des femmes sont encore peu comprises, mais les données probantes compilées à ce jour indiquent que les risques sont bien réels avec toutes ces substances.
Il n’est jamais trop tard pour envisager de réduire ou d’éliminer votre consommation d’alcool, de tabac ou d’autres substances si vous prévoyez de tomber enceinte. De nombreuses ressources sont offertes dans la communauté et auprès de votre fournisseur de soins de santé pour vous aider à arrêter ou à limiter votre consommation.
Bien que la consommation de grandes quantités de caféine risque de prolonger le temps nécessaire pour devenir enceinte, aucune donnée probante n’indique que la consommation de quantités modérées de caféine (une ou deux tasses de café par jour) nuit à la fertilité.
Les effets de l’alcool sur la fertilité des femmes ne sont pas aussi connus que ceux pendant la grossesse. Selon les données probantes disponibles, la consommation excessive d’alcool peut avoir un effet négatif sur l’ovulation, entraîner l’irrégularité ou l’arrêt des règles, augmenter le temps nécessaire pour tomber enceinte et nuire à la fertilité. En ce qui concerne les effets de la consommation légère d’alcool sur la fertilité, les données sont moins claires. Si vous planifiez une grossesse, l’option la plus sûre demeure de réduire ou d’arrêter votre consommation d’alcool pour éviter de nuire à votre fertilité ou d’ingérer de l’alcool alors que vous êtes enceinte à votre insu.
Les preuves des effets néfastes du tabagisme sur la santé humaine, y compris sur le système reproducteur féminin, ne manquent pas. Par rapport aux non-fumeuses, les fumeuses sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de fertilité, mettent plus de temps à concevoir naturellement et sont moins susceptibles de concevoir avec des techniques de procréation assistée, comme la fécondation in vitro. Par ailleurs, une exposition fréquente à la fumée secondaire est presque aussi dangereuse que de fumer soi-même. Les cigarettes contiennent des milliers de produits chimiques qui peuvent nuire au système reproducteur et aux ovocytes (œufs), compromettant ainsi la santé de l’enfant à naître et sa future fertilité. En arrêtant de fumer au moins quelques mois avant d’essayer de concevoir un enfant, les chances de tomber enceinte et d’avoir un bébé en bonne santé sont accrues.
Le cannabis exerce une influence sur le corps par le biais de récepteurs présents sur les cellules de nombreux organes, notamment les organes reproducteurs liés à la fertilité et à la grossesse. Bien qu’il y ait peu de données probantes indiquant que le cannabis a un effet direct sur le système reproducteur et les hormones, un fort pourcentage des patientes infertiles en consomment. La consommation de cannabis peut perturber l’ovulation et réduire les chances de tomber enceinte. Il existe très peu d’informations sur l’influence des quantités et des modes de consommation du cannabis (fumé, vapoté ou mangé) sur la fertilité.
L’utilisation à long terme d’opioïdes, comme l’hydromorphone, l’oxycodone et le fentanyl, peut nuire à la fertilité d’une femme. Les opioïdes peuvent diminuer la production d’hormones sexuelles (œstrogène, progestérone), ce qui entraîne des règles anormales, une perturbation de l’ovulation et une baisse de la fertilité, parfois jusqu’à l’infertilité. Les consommatrices à long terme ont également un risque accru de ménopause précoce ou d’insuffisance ovarienne primitive, c’est-à-dire que leurs ovaires cessent parfois de fonctionner avant la ménopause normale. Si vous prenez des opioïdes, parlez à votre fournisseur de soins de santé; il pourra vous proposer des options de traitement susceptible d’améliorer vos chances de concevoir et d’avoir un bébé en bonne santé.
Il y a très peu d’informations disponibles sur la relation entre les autres drogues illicites et la fertilité des femmes. Cela dit, ces substances ne sont jamais sûres, surtout si vous planifiez une grossesse.